Nous rentrons en France !

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Si vous me suivez sur Instagram, vous n'êtes pas sans savoir qu'Alexis et moi avons pris la décision de quitter Amsterdam pour retourner vivre en France.

Certains l'avaient pressenti en lisant mon bilan après 4 ans d'expatriation à Amsterdam. Et peut-être que j'y avais laissé les prémices de quelques indices, sans vraiment trop savoir car, au mois de Septembre, la décision était loin d'être prise encore, mais les réflexions étaient bien là. Une quatrième année d'expatriation, qui sera donc la dernière.

Nous quittons Amsterdam le 18 décembre prochain, et c'est le coeur rempli de nostalgie que je vous raconte aujourd'hui les raisons et les cheminements de notre décision.

L'idée.

Tout a commencé cet été. Ou peut-être même avant, je ne sais pas. À défaut de voyage lointain, nous sommes allés cet été dans les Alpes, chez mes parents, pendant deux semaines. Il faut savoir que les Hautes-Alpes en été, c'est aussi bien (voir mieux !) qu'en hiver. Les randonnées, le ciel bleu, les activités nautiques sur le lac turquoise. Après un printemps plus ou moins confiné, pouvoir profiter de la montagne et de la nature fut telle une grande bouffée d'air frais !

Le retour de vacances sur Amsterdam ne fut vraiment pas des plus agréables. En plus d'être rentré un soir de gros orage, il y avait chez Alexis une mélancolie certaine, comme si, il ne rentrait pas à la maison, mais qu'il venait plutôt de la quitter, sa maison. Moi, oui, j'étais triste de quitter l'été, mais j'étais aussi contente de pouvoir retrouver mon petit appartement et mes petites habitudes.

Et puis, l'idée a germé.

Le refus

Un jour de Septembre, comme ça, Alexis me dit “Et si, en Janvier 2021, nous rentrions en France ?"“ Incrédule, je le regarde et je lui réponds, d'un ton sur la défensive "Non, je n'ai pas envie de bouger quoique ce soit avant le mariage".

Avec le recul, je réalise que ma réaction était celle de quelqu'un qui a pris peur. Qui, sur le coup, a réalisé tout ce que cela pouvait impliquer, toutes les choses auxquelles il faudrait renoncer (sans pour autant penser à toutes celles qui pourraient être acquises). J'ai pris peur, tout simplement. J'ai eu l'impression que l'on me bousculait dans ma petite vie rêvée d'expatriée à Amsterdam. Ce n’était pas ma décision. Ce n’était pas mon envie. Et quand bien même j’ai toujours su que nous ne resterons pas ici toute notre vie, me retrouver face à cette décision m’a complètement désarmée.

Alors, je me suis tue. J'ai réfléchi, longuement. Pendant un moment, je n'ai jamais voulu me prononcer sur le sujet. J'étais tiraillée. Je me donnais de fausses excuses, je refusais de prendre une décision par moi-même, pour moi-même.

La décision

Et pourtant, la question du déménagement se posait, vraiment.

Après un mariage reporté et des opportunités de CDI en télé-travail, le Covid-19 a eu bien plus d'impact sur nos vies que je n'aurais pu imaginer. Et certains questionnements, latents, ont été exacerbés. Avons-nous vraiment envie de passer les prochaines années ici ? Pour combien de temps encore ? Si nous restons, est-ce que nous achetons ? Si nous achetons, dans quelle région ? Amsterdam ? Utrecht ? Et si nous partons, pour aller où ? Pour faire quoi ?

Je crois, qu'à ce moment-là, le mois de Septembre est passé. Alexis n'avait pas le moral. Et aucune décision n'était actée.

En fait, il n'y a jamais eu de prise de décision. Je crois finalement, que nous avons continué à parler, calmement. Prendre le temps d'écouter l'autre. De comprendre. Et finalement, j'ai commencé à émettre l'idée, moi aussi. À force d'en parler, à force de discuter de toutes les options, c'est devenu une envie commune, un projet commun. Le plus dur, ce n'était pas la prise de décision. Comme si, la prise de décision en elle-même n'avait finalement pas été le plus important, mais bien tous les questionnements par lesquels nous sommes passés pour en arriver là. Le plus dur était de réussir à en parler.

L'organisation

Nous nous sommes donc mis à faire ce que nous savons faire de mieux. Organiser. Lister toutes les choses à faire, dire, prévenir avant de partir. Faire des rétro-planning et surtout, commencer à se projeter dans cette nouvelle vie qui nous attend.

Lorsque nous sommes arrivées à Amsterdam, nous avions, en tout est pour tout, 3 grosses valises ! Nous n'avions aucun meuble, simplement des livres, des habits et des affaires de cuisines à transporter depuis la France, stockées pendant un temps chez la maman d'Alexis. Autant vous qu'après 4 ans de vie dans un même appartement, nous repartons avec bien plus de choses.

C'est l'occasion de faire un grand tri car, même si nous essayons de ne pas trop accumuler de choses inutiles chez nous, je me dis que ce déménagement est une bonne opportunité pour n'emporter que des choses que nous souhaitons vraiment garder. Faire un point sur tout ce qui nous appartient et ne garder que l'essentiel.

La fin. Le Début.

Nous voilà la mi-novembre. Nous venons à peine de commencer quelques cartons. Il nous reste désormais moins de 5 semaines avant le jour-J. Commence alors le début des dernières fois. Dernière balade au bois, dernier repas avec les copains (si tant est que l’on puisse tous les revoir d’ici là), dernier cours de chant aussi, tient ! Essayer de profiter, tant que l'on peut, de cette vie, de cette ville que j'ai tant aimé.

Et pourtant, à cause de cette situation complètement anormale, j'ai l'impression que nous ne pouvons profiter pleinement de la vie avant notre départ. Je suis frustré de ne pas pouvoir retourner une dernière fois dans un musée, profiter de la vue des canaux et me réjouir de l'ambiance des fêtes de fin d'année s'installer. Nous quittons Amsterdam, sous silence, sans prendre le temps de dire au revoir à chacun. C'est surtout, au fond, qui me rend triste. Pour le reste, je sais que nous reviendrons. Souvent !

Les nouveaux projets

À me lire, on pourrait croire que cette décision ne fut jamais la mienne et que finalement je n'ai pas envie de partir. Peut-être. Mais, cette décision, je me la suis appropriée.

Je me suis beaucoup projetée dans cette nouvelle vie qui nous attend. Et je me réjouis tellement de pouvoir passer davantage de temps avec ma famille. Ne plus avoir ce sentiment de rater trop de choses, trop souvent. Retrouver les copines de toujours. J'ai déjà hâte de pouvoir aller dévaler les pistes de ski le week-end en hiver et de pagayer mon paddle sur le lac cet été. Admirer les montagnes colorées aux nuances d'automne et observer la nature éclore après son hibernation, au printemps.

C'est un tout autre style de vie qui nous attend. Et j'espère continuer à le partager ici avec vous pendant encore longtemps !

Merci Amsterdam.

End of Story